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Serge Vigot, Président-fondateur

En avril 1989, le juge Serge Vigot rejoint le Tribunal de Grande Instance de La Rochelle où il est nommé vice-président. Le destin le pousse alors sous les ciseaux du coiffeur Christian Bayod, un mordu des courses de grand fond qui lui fait part d’un projet de relance du marathon rochelais après une tentative calamiteuse et une année blanche. Tout en participant à la commission chargée de juger la liquidation du précédent exercice, Serge Vigot est tiré par la manche pour présider une nouvelle équipe, en rupture totale avec la philosophie mégalomaniaque de feu « l’atlantic european marathon ». Pas moins de 40 réunions seront nécessaires pour fédérer tous les acteurs sportifs des clubs environnants au sein d’un comité d’organisation élargi, dégager des valeurs communes et convaincre les édiles de la crédibilité de l’entreprise. Le savoir-faire, l’entregent et le statut social du juge seront des paramètres accélérateurs pour l’avancée du chantier dans le cadre institutionnel…

Serge et son équipe rapprochée n’auront de cesse de défendre les valeurs fondamentales et la philosophie de cette épreuve, d’y donner du sens à travers l’engagement bénévole, de la faire évoluer pas à pas en consolidant chaque marche avant d’engager un nouveau palier. Lors de sa première décennie, l’évolution constante du marathon de La Rochelle légitimera et consacrera les fondamentaux défendus par son guide pour en faire une épreuve sans concession. L’argent, le dopage, la sécurité, le confort du coureur, la parité homme-femme, l’exigence partenariale, l’écocitoyenneté, le marathon propre seront autant de vecteurs incontournables dans le respect d’une certaine éthique du sport que Serge Vigot prône en toute circonstance. « C’est un homme à l’esprit fécond, visionnaire, qui a toujours une idée d’avance sur les autres, commente Sylvie Geffré. Il est l’âme de cette épreuve et le garant d’un esprit de camaraderie qu’il a su insuffler dès les premières réunions. » 

Le 16 janvier 2005, alors qu’il dispute le marathon de Marrakech en compagnie d’une vingtaine de membres de l’association, le président Serge Vigot s’effondre à l’entame du dernier kilomètre, victime d’un accident cardiaque. Malgré les soins prodigués par les équipes de secours, il sera impossible de le ramener à la vie. Serge Vigot s’était rendu au Maroc pour accompagner ses amis et par la même étudier un projet d’une organisation d’un marathon à Essaouira, la ville jumelée avec La Rochelle. Cette brutale disparition plonge l’ensemble de la magistrature charentaise-maritime, les sportifs rochelais et les élus locaux dans une immense peine tant l’homme était apprécié pour  ses qualités humaines, sa droiture et la fidélité de ses engagements. « Nous sommes tous malheureux et orphelins de Serge, dira Sylvie Geffré au nom de toute l’équipe organisatrice. Serge était et doit rester notre locomotive. ce que nous faisions avec lui, nous devons maintenant le faire pour lui. Nous n’avons pas le droit de nous détourner du chemin qu’il nous a tracé. Sa foi indéfectible dans les vertus du sport doit continuer à nous guider et nous nous servirons de ce qu’il nous a appris pour poursuivre l’aventure. là où il est, il importe qu’il soit fier de nous et heureux de nous voir continuer son oeuvre. » Une oeuvre qui portera, dès 2005, le nom de son président-fondateur : Marathon de La Rochelle Serge Vigot.

(textes de Jean-Michel Blaizeau, extraits du livre Marathon de La Rochelle, 20 ans d’une aventure partagée)

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